LE PLONGEUR PADI A PEUR DES PALIERS ?

POURQUOI DIT-ON QUE “LES PLONGEURS PADI SONT TERRORISÉS À L’IDÉE DE FAIRE DES PALIERS DE DÉCOMPRESSION” ? ON DEBUNK !

Si vous avez déjà discuté avec des plongeurs CMAS ou français, vous avez peut-être entendu cette affirmation un peu exagérée. Laissez-nous vous expliquer ce qui préoccupe vraiment les plongeurs PADI, pourquoi ils ont ces préoccupations, et donnent notre avis d’expert… avec une touche d’humour, bien sûr.


La limite de profondeur recommandée pour la plongée récréative à l’air est fixée à 40 mètres, selon les normes internationales ISO/AFNOR, avec l’avis favorable de la majorité des experts en médecine hyperbare du monde entier. Pourquoi ? Parce que c’est devenu une évidence : plonger à 40 mètres avec de l’air peut entraîner des problèmes de décompression en raison de l’accumulation d’azote dans le sang, surtout entre 40 et 60 mètres. Tout le monde a donc conclu un accord pour protéger les plongeurs… sauf la France, où il est encore possible de plonger profondément à l’air, au-delà de 40 mètres.

Plonger en profondeur longtemps affecte le calcul de la décompression pour tous les plongeurs. Grâce à leur ordinateur de plongée, ils peuvent suivre les informations en temps réel et choisir le moment propice pour remonter, afin de ne pas surcharger leur corps d’azote. Oui, il peut y avoir plusieurs paliers de décompression pour ces plongées plus profondes, mais cela ne fait pas peur à nos plongeurs PADI bien formés.


Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le plongeur français ne cherche pas spécialement à accumuler des paliers de décompression, même si sa formation le permet. Cependant, il a tendance à taquiner les autres écoles en disant qu’elles sont un peu moins “bonnes”. C’est de bonne guerre, n’est-ce pas ?


Les français pratiquent la plongée technique, les plongeurs PADI du monde entier pratiquent la plongée récréative de loisir. En revanche, le plongeur PADI est formé pour élargir ses compétences à mesure qu’il progresse (Scuba Diver : 12 m, Open Water : 18 m, Advanced + deep : 30 m, etc., jusqu’à 40 m), tout en restant dans la plage de sécurité, c’est-à-dire en évitant de dépasser le zéro (0 minute) du “No Dec” (temps de non-décompression ou NDL pour No Deco Limit) affiché sur son ordinateur.

EXEMPLE :

Imaginons un instant : l’ordinateur d’un plongeur PADI de niveau Advanced affiche “No Dec : 11” (ou NDL 11). Il dispose donc de 11 minutes pour explorer à cette profondeur sans avoir de palier obligatoire. Ses instructeurs lui ont conseillé de commencer à remonter avant d’atteindre le “No Dec : 0” (par exemple 5 minutes avant). À la fin de sa plongée, cet Advanced effectuera un palier de sécurité de 3 minutes à 5 mètres pour éliminer l’azote accumulé. Ce palier n’est pas obligatoire, mais c’est vivement recommandé pour réduire le risque d’accidents de décompression, surtout si la plongée a été profonde. Les raisons de sauter ce palier de sécurité sont variées : un courant fort qui déplace la palanquée, un froid intense intenable, une perte de palanquée, des vagues ou une houle en surface qui rendent le palier inconfortable, voire dangereux, ou encore une bouteille d’air presque vide.


Le plongeur PADI reçoit également des instructions spécifiques en cas de dépassement des limites de non-décompression dès son premier niveau. L’école lui dit de remonter et de suivre les indications de son ordinateur de plongée. Même s’il n’est pas spécifiquement formé à cette situation dans sa formation standard, il sait qu’il doit effectuer les paliers de décompression obligatoire, sans pour autant sombrer dans la panique. (question théorique OpenWater 18 m PADI)


Le plongeur PADI est également un maître de la prudence, du moins quand il s’agit de son contrat d’assurance de plongée récréative. Vous l’avez peut-être déjà entendu parler du niveau “Bronze” chez DAN (Divers Alert Network). Ce contrat précise et impose qu’il doit se tenir à une pression partielle d’oxygène de 1.4 bar (PPO²) avec un Nitrox maximum de 40 % et une profondeur maximale de 40 mètres. Pourquoi cette règle d’or ? Eh bien, cela lui permet de bénéficier d’une couverture en cas de pépin, d’une prise en charge médicale sur place et même d’un éventuel rapatriement ! Les dépassements de ces paramètres : nitrox, Ppo², profondeur et décompression peuvent annuler le remboursement de sa prise en charge de l’incident, considérant qu’il n’a pas respecté le cadre.

Alors, en résumé, les plongeurs PADI ne sont pas des têtes brûlées de la décompression. Ils sont bien formés à la plongée récréative et savent comment gérer ces situations. Et si jamais ils doivent faire un palier de décompression, eh bien, ils le font avec élégance et peut-être même avec le sourire, car après tout, la plongée, c’est avant tout une aventure amusante !

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